Quand j'étais petite je voulais être astronaute, comme tous les petits, pour me barrer de cette terre. D'avance je savais que tout n'irait pas comme je voudrais, d'avance je savais que la vie n'était pas facile; la première chose que j'ai faite en naissant c'est pleurer. Alors tu grandis, tu encaisses les coups comme un homme, et on oublie souvent que tu n'es qu'un mome. Le temps passe, rien ne va, mais tu avances parce que la vie est ainsi il y a les chanceux et les poisseux; les poisseux ont inventé Dieu, il parait qu'il nous accueillera dans sa grande maison un jour. La vie avance même sans toi, et toi tu es à la traîne alors tu te prends à rêver: on m'a souvent dit que j'ai la tête dans les nuages...
Tu rêves de quitter les tours de béton pour une villa prêt de la mer, mais du haut de tes 10 ans ton corps porte déjà les traces de luttes, les cicatrices que plus tard tu appeleras "vécu" ou "expérience". Mais ça aide à grandir et c'est armé de ton sourire, de ton sale caractère et de ta grande gueule que tu casseras tout ce qui s'oppose à toi, la diplomatie c'est pour les cons, c'est pour les faibles; sauf qu'à ce moment-là tu ne le sais pas mais le faible c'est toi.
Je ne suis personne.
Et puis une fois encore tu as envie de te barrer de cette terre, mais toutes les désillusions et tous ces 4/20 en maths te font comprendre que la lune c'est pas pour toi, alors tu la rends accessible: la lune tu la trouves dans ta pharmacie, l'armoire dans ta salle de bain, le bien-être en petite gélule. C'est trop facile... c'est trop lâche... et pourtant c'est plus simple que d'affronter son histoire, son passé, et surtout son avenir.
Je ne suis personne.
J'ai grandi, j'ai rencontré l'homme de ma vie, il s'appelle politique. Cela m'a aidée à réflechir, à grandir. Et le mot Révolution est tellement beau...
Je ne suis personne.
Tu vois comme beaucoup je crois que tu t'es trompé sur moi, tu ne me connais pas, je ne me connais pas.
Je ne suis personne.