Lors d'une diff' cet après-midi, un gentil monsieur qui avait une mygale sur l'épaule à qui je tendais un tract pour Ségo me demande si son araignée sur l'épaule me gênais, je n'étais pas très sûre moi, c'est une de mes phobies... "je ne suis pas très à l'aise, en effet: je suis arachnophobe.", "tu sais ma grande, moi c'est pareil face à toi: je suis arabnophobe!... ils sont tombés bien bas les socialistes: faire distribuer leur tract par de la racaille; elle gagnera jamais Ségo!", "légèrement raston sur les bords le gars!" "non, socialiste depuis 20 ans"... J'ai répondu, j'ai fait ma grande, la fille qui ne se laisse pas faire... en fait... c'est plus compliqué.
Un blanc dans ce pays, qu'il soit polonais, portugais, suèdois, ou... hongrois! il reste français. Il a perdu l'accent, il se fringue comme tout le monde, un noir ou un arabe en revanche a beau mieux parler français que le français lui-même il reste un étranger. Cela me fait réflechir, une femme en politique c'est un grand pas, mais le jour où un noir ou un arabe convoitera le poste sacré, pourront-ils le faire? dans un "grand" parti??
Je n'avais jamais connu le racisme, depuis que je suis cartée je découvre, avec dégoût, mais il y a des jours (quand ça ne me fait pas pleurer...) où je puise ma force là, il y a encore beaucoup de choses à faire en France: Comment vivre ensemble sans sombrer dans le communautarisme?
Je comprends mieux aussi le combat de Kémi Séba, ou d'autres... je comprends qu'il puisse y avoir du racisme anti-blanc. Je comprends qu'on n'ait pas envie d'aller voter. Je comprends beaucoup de choses en fait, je comprends mieux qui je suis et mon utilité dans ces combats dans lesquels je ne sers pas à grand chose...
En mode déprimée, ça se voit?