Encore un congrès pour rien! Si seulement il était prouvé scientifiquement que la branlette intellectuelle étais bonne pour la santé, j’aurais pu choisir un autre intitulé pour cet article, mais hélas!
Antoine Détourné, merci d’applaudir notre nouveau Président, attention, c’est un ancien…
Je ne ferai pas davantage de commentaires sur cette bande de novice, mon attention fût attirée par autre chose :
Le MJS a pleuré à chaudes larmes le camarade Jospin, réformiste, précisons-le.
Aujourd’hui le réformisme fait 30 % au MJS, simple tendance ou engagement à la gauche de la gauche? Benoît Hamon fut le premier président du MJS, il a bien gardé sa maison à la gauche du Parti et ses successeurs (par opportunisme ou pas, là n’est pas la question) ont perpétué le mouvement. Quand l’appareil socialiste se pose les questions d’une reconversion idéologique sociale-démocrate, pas moins à gauche mais mieux à gauche, pour reprendre la célèbre formule de JCC, la jeunesse socialiste, -indépendante certes (encore que)- elle, se voit en défenseur des valeurs désuètes gauchistes que le Parti défendait, jadis.
Le réformisme est-il aussi tabou chez les jeunes ? Je ne le crois pas, quand on voit les scores des 2 candidats réformistes (Royal et DSK) à la candidature. Où est le hic? Une campagne de désinformation? Une opération de manipulation de la part de la majo? Je ne sais pas, mais cela m‘inquiète. Quel crédit pour l’avenir les jeunes socialistes auront en se positionnant ainsi ? Le texte était une dobe… Invotable. Comme pour le projet des socialistes, qui fut à mon goût très responsable de la défaite de Ségolène, ce texte « consensuel » unique a pour but de réunir de TAG à convergence réformiste. Sans que nul ne soit réellement convaincu.
Qu’on nous parle de Résistance, de Révolution, de généralisation des 35H et de pleins de conneries que les Français ont rejetées en bloc me laisse perplexe.
Au congrès une militante réformiste à commencer son intervention par « il faut arrêter de rêver », je ne suis absolument pas d’accord! Le PS doit faire rêver, et ne peut attendre une victoire que par la défaite de ses adversaires, le passage au 39h à l’époque, le RMI (qui aujourd’hui est conspué, trop d’assistanat parait-il… En GB fut à l’initiative de… Thatcher!), la CMU, la retraite à 60 ans, les congés payés, et tant d’autres choses ont fait rêver, car possible à l’époque, finançable, et nécessaire, il ne s’agit pas de « droitiser » le Parti, mais simplement de continuer de faire rêver les électeurs les plus vulnérables en regardant l’avenir. Si le PS n’est plus capable de faire rêver, alors mon engagement ne sert plus à rien, comme celui de nombreux militants. La culture du débat, propre au PS est nécessaire, indispensable, seulement si cela permet d’avancer significativement.
Il y a des questions sur lesquelles mon avis n’est pas tranché, toujours est-il que j’ai au moins le mérite d’en avoir un!
Par exemple l’immigration: la régularisation massive à laquelle je suis opposée, semble être la seule solution « de gauche ». Au cas par cas me rétorquera t-on, ça fait plaisir aux oreilles, mais 2 choses : selon quels critères et puis ceux qui seront « irrégularisables », qu’en fera t-on ? L’expulsion serait contraire, et bien heureusement à nos valeurs, alors quoi ?
Les politiques immigrationnistes sont dangereuses, malsaines et démagogues. Un problème sans solutions? Qu’en dit notre très drôle Premier Secrétaire ?
A l’issue de ma lecture du livre, très formateur de Anne Sinclair « Deux ou trois choses que je sais d’eux », une phrase m’a marquée : vous avez juridiquement tord car vous êtes politiquement minoritaires. Cette phrase résume assez bien l’état du MJS.
On nous parle de grands chantiers, MDR, comme on dirait sur MSN. Pas la peine de crier sur les toits « on rénove ! », enfin apparemment ça donne bonne conscience à nos dirigeants. Le MJS veut faire partie de ce chantier, être de la partie, cela est concevable, compréhensible et même nécessaire.
Souvent dans les réunions on nous dit que les jeunes ont massivement voté à gauche aux dernières élections, oui mais, ils ont voté à gauche ou contre la droite ? Dans le dernier cas l’interprétation doit différer ! Les résultats à la présidentielle ont mal été interprétés, je pense. Ces jeunes antisarkos, ne font pas partie de notre électorat, ils ne nous soutiennent pas corps et âmes, alors comment en faire des électeurs fidèles et engagés ? Comment les garder en notre sein, comment leur donner cette considération qu’ils revendiquent tant ? Le Parti les considère comme acquis, c’est un leurre.
Tant localement les élus de gauche sont populaires, proches des jeunes (je ne peux m’empêcher de penser à Bernard Roman), tant sur le plan national on est encore à côté de la plaque. Inutile de chercher des responsables, bien que le PS soit devenu pro en la matière, ce qui relève à mon goût d’une réelle droitisation du Parti.
Je me rendrai très probablement à la réunion de Fadela Amara à Aulnay, après tout elle a peut-être des choses intéressantes à dire, qui sait? Intervenir ? Cela dépendra de qui est là, enfin je veux dire, quelle catégorie de jeunes sera représentée, et par la même occasion présente.
